Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mardi 21 décembre 2010

Ecritures

Hier soir j'ai commencé à recopier à la main mon rapport de stage pour l'intégrer à mon roman. Suis-je sain d'esprit ? Ha ha.
Je sais que ce que j'ai commencé est plutôt mauvais. Mais ce n'est pas si grave : dans mon roman je note l'adresse de mon blog, comme ça le lecteur éventuel pourra bénéficier d'un retour réflexif sur ce qu'il est en train de lire. Ingénieux. Lumineux même. Signe d'une créativité et d'un imaginaire sans bornes.
C'est structuré selon des bonds successifs vers la fiction, en partant de pensées non-fictionnelles d'un auteur en dépression (moi ?), puis en passant sur le pont de l'autofiction pour rejoindre la pure fiction, à supposer qu'une telle pureté existe.
Woua, c'est conceptuel ton truc.
Je dirais même plus : c'est conceptuel et mauvais.
Mais peut-être le point de départ vers autre chose, qui sera moins mauvais.

En fait, ce que j'aimerais au fond de moi-même, c'est être en possession d'une machine génératrice de fictions aléatoires ; il ne me resterait plus qu'à les retranscrire et à répondre aux interviews des journalistes avides de ma personnalité originale. Le rêve.
Mais n'est-ce pas déjà le cas ? Quand je vais sur Internet et que je tape "Histoire d'amour" sur Google, n'est-il pas engendré un nombre infini de fictions ? Pas totalement, puisque dans ce cas je ne tombe pas sur de la fiction brute, mais sur des discours tournant autour de ces fictions potentielles, fantasmées, ces discours baignant dans le vouloir fictionnel.
Je voudrais une application qui me permettent de générer des intrigues en entrant par exemple un ou plusieurs noms de personnages, des dates, des lieux. Quelque chose qui fasse le lien, une machine à coudre du fil directeur, si je puis dire, dans cette jungle informationnelle qu'est le Net. Pour l'instant, le seul ordonnancement sur la toile se fait via le ranking de Google, mais c'est un classement (plutôt) objectif, qui n'a rien à voir avec la fiction.
Serait-il possible de créer un Google littéraire, sorte de méta-écrivain qui nous libérerait de ce fardeau de l'imagination ? Ne pourrions-nous pas inverser les rôles, un peu ? Je veux simplement exécuter les volontés d'une machine-artiste, et devenir célèbre à sa place.

Papa Noël, m'entends-tu ? 

mardi 14 décembre 2010

Il est grand temps que je laisse un message sur ce blog. Un "billet" comme disent certains.

Je voudrais dire d'abord que Pierre Assouline est un gros con, et que je ne sais pas pourquoi je garde son blog dans mes favoris, ses contributions sont plates et les commentaires, au contraire, souvent incompréhensibles (sur-référencés, sortes d'haïkus pour critiques littéraires).  Peut-être est-ce par mimétisme.

Je n'aime pas parler de littérature. J'aime lire, oui, lorsque mon humeur me le permet, et j'essaie d'écrire, un petit peu, quand mon humeur me le permet. Mais je crois que la littérature est autant un moyen de s'exprimer que de se taire.

dimanche 5 décembre 2010

Je crois avoir laissé malgré moi des indices de ma propre fragilité... je ne sais pas si tu me voies tel que je suis, en équilibre sur le faîte de la vie et de l'amour, à te regarder toi pour ne pas tomber.
Nous sommes dimanche. Trop de choses à dire. Rien de particulier à signaler.

jeudi 2 décembre 2010

De la nature économique de l'Homme

J'entendais Michel Serres ce matin qui parlait d'addiction à l'économique, et il comparait le rapport au travail et à l'argent à la consommation de drogues. Entendre une connerie pareille ne donne pas envie de lire ses livres. C'est comme si je disais que je suis dépendant des contraintes physiologiques de ma condition d'homme. Le travail, selon moi, n'est qu'un prolongement de l'impératif de survie auquel on ne peut échapper du fait de notre nature organique, il n'y a pas de choix en la matière, la volonté sert (et seulement en partie) à se positionner parmi les différentes ramifications du travail divisé socialement. Même lui, en sa qualité d'écrivain et de professeur émérite de je ne sais quoi, a choisi un segment de travail permettant l'entretien de sa matière organique, aussi décrépie soit elle à son âge. Lui aussi a besoin de consommer, donc lui aussi se voit contraint de produire quelque chose. Seulement il produit de la réflexivité sur la société prise dans son ensemble, ce qui peut sembler plus noble et permet de se donner des airs de oui moi je flotte au-dessus de l'aliénation des autres. Quel connard.

Le travail est bien une nécessité sociale, justifiée rationnellement. Après, que ce soit une activité chronophage, contractant le temps disponible pour les loisirs et la culture, c'est un autre problème... derrière, il y a les problèmes d'organisation du travail, des leviers de productivité, de l'impact sociologique des TIC, etc. Vaste sujet.

jeudi 25 novembre 2010

L'air du temps





J'ai moins peur des gens que du téléphone. Cette atroce présence vocale doublée d'une absence physique, la confrontation au vivant à partir d'un objet inerte et froid... quel supplice !

Jusqu'à l'invention du mobile, en fin de compte, les téléphones restaient associés à un lieu bien défini, ils étaient un peu comme des "boîtes à personnes", centralisant des milliers de gens possibles, mais quelques dizaines en pratique, en tout cas pour la majorité des gens qui ont un réseau social actif bien délimité.

Mais le téléphone est devenu mobile, et son utilisation s'est accrue en conséquence, devenant plus pratique et décuplant les usages possibles (et nous savons tous que la valeur d'un réseau croit exponentiellement en fonction du nombre de ses utilisateurs), n'étant plus à l'origine de déplacements mais devenant un véritable compagnon de voyage, participant de cette vaste mise en réseau qui s'opère avec la globalisation par le canal technologique. C'est pourquoi il est en train de fusionner avec le web, puisqu'ils participent bien tous deux d'un même mouvement.

Les conséquences commencent à apparaître, la réalité se déforme, l'ancrage physique des personnes se détache peu à peu de la production et de la transmission d'informations. La nature humaine tend ainsi à se fragmenter, et nous courons le risque d'être écartelés entre d'un côté une humanité "augmentée" par les flux d'informations dématérialisés, se décuplant et s'enchaînant à l'infini, et d'un autre côté notre petit corps fragile limité par ses besoins et capacités physiologiques. Une masse d'informations intraitable par un seul être humain, et qui n'est donc appropriable qu'au niveau macro-social, tout en créant pourtant dans chaque individu le désir de connaître et de tout embrasser, de balayer l'ensemble du savoir à une vitesse incroyable, à une heure où l'atomisation de la société n'a jamais été aussi forte.

Paradoxe de notre époque, non ?

mercredi 24 novembre 2010

Puisque le temps emportera tout, et mon corps et ma mémoire, et la journée de merde de demain et les week-end à venir, comme il a déjà emporté ce qui a précédé et comme il emporte cet instant même, il ne me reste qu'une seule certitude sur laquelle me reposer - une certitude, mais non un espoir : je suis un être qui a une histoire.

lundi 22 novembre 2010

Life is life

Trois faits notables en ce beau lundi :

1) J'ai appris qu'un détenu s'était suicidé à la maison d'arrêt,

2) Samedi, le jour de mon anniversaire, alors que loin de là j'étais sur un petit nuage avec mon amoureuse, un détenu s'en est pris à un surveillant qui lui apportait son repas et lui planta une fourchette dans le cou,

3) Monsieur P., lors d'une réunion avec le médecin de prévention, a raconté que son cousin surveillant s'était fait remonté la glotte par un détenu qui avait voulu, je suppose, l'étrangler, et de ce fait le cousin se trouvait désormais dans l'incapacité de crier. Monsieur M. parut surpris qu'une telle manifestation de violence puisse exister en ce bas monde. L'homme est donc capable de ça ! pensait-il peut-être...

lundi 15 novembre 2010

La nuit des mort-vivants

Suis-je le seul dans cet état de demi-sommeil et de vide intérieur ? Ou plutôt, suis-je le seul à en avoir conscience dans cette marée de zombies qui nous submerge chaque jour et en ce jour et tous les jours à venir, suis-je donc le seul zombie partiellement zombifié, à la conscience sublimant la chair verte et moisie ?

Mais qu'est-ce que je raconte. J'écris de la merde. La seule chose que je suis capable d'écrire, à la limite, c'est : je suis écrivain, alors même que c'est faux. Je suis écrivain. C'est faux. Je suis écrivain. Menteur. Tu veux être écrivain. Je ne suis pas écrivain.

Je ne devrais donc pas écrire, puisque je ne suis pas. Écrivain. J'ai fait ce blog, mais personne ne le lit à part moi. C'était comme si je m'amusais (entre guillemets) à écrire frénétiquement un bouquin et que, sans passer par un éditeur je m'amusais (entre guillemets) à le glisser entre deux livres sur le rayon d'une bibliothèque (cet endroit où je ne vais jamais). Ce serait terriblement excitant.

Quel rapport, d'ailleurs, avec les zombies ? Eh bien si, je veux dire, enfin, il y a un rapport, je nage dans le brouillard, je m'imagine être atteint de pathologies en tout genre, et je suis aussi dynamique qu'un zombie qui se serait shouté ou qui n'aurait pas dormi depuis une semaine. Pourtant, je dors, je dors et je lis même le week-end (ô noble et sacrée activité, je te révère ô noble activité, tu es le Dieu des passe-temps et consume-énergies de nos corps inutiles), mais qu'est-ce que je raconte. Qu'est-ce que je raconte. Ce que j'écris est inutile, c'est juste l'énergie du désespoir, celle de l'impuissant qui va s'efforcer de faire l'amour à sa femme sans en avoir les moyens, c'est l'énergie du désespoir de la mort celle qui fait courir les hommes jusqu'à ce qu'ils meurent de fatigue conscients de leur propre impuissance à être, faire, et créer, je veux dire créer, faire, et être de l'art ou un artiste enfin faire en art ce à quoi aboutit la reproduction sexuelle en biologie ou tout simplement en vie de tous les jours, si je puis dire, mais je sais que je ne m'exprime pas très clairement, présentement, que je suis même illisible il faut le dire et consciemment et volontairement et provoquamment si je puis ou plutôt pas puis dire, si je puis me permettre, je suis fatigué, j'ai mal aux yeux et je n'ai pas envie d'être demain qui sera une journée recommençant celle d'aujourd'hui avec les mêmes ingrédients sauf que le chef sera en réunion et en prenant insidieusement le nom de mardi, mardi masque du changement cachant la répétition la théorie du retour du même, la merde et la mort.

Avec ce message, je suis sûr et certain de faire fuir un internaute qui se serait par hasard égaré sur mon blog, alors qu'il cherchait tout autre chose par exemple comment aller sur tel ou tel site pornographique, enfin je n'en sais rien je ne suis point dans la tête des nobles gens en quête de pornographie ou de tout autre chose, je n'en sais rien moi, je ne suis point dans la tête des gens et je ne suis point né non plus pour forcer au-delà de raison mes penchants empathiques.

Il faut, par ailleurs, il faut absolument que j'aille prendre une douche si je veux ne pas me coucher trop tard, ce qui serait déjà, par anticipation, mal commencer ma journée de demain qui je n'en doute pas commencera mal de toute manière, non je rigole ceci est une audacieuse plaisanterie ayant pour finalité de détendre l'atmosphère, en fait ce que je fais c'est que je m'acharne à écrire de la merde dans la mesure où cette dernière contribuera à plomber mon blog et à le faire s'enfoncer comme une merde dans les profondeurs insondables du net, puisque le net c'est un peu comme un iceberg, on ne voit que dix pour cent de son volume, mais de ce blog on ne voit rien puisqu'il est perdu à jamais, à moins que je n'en fasse par exemple la publicité sur facebook mais cela ne m'enchante guère comme perspective puisque des gens de ma connaissance pourraient se dire "Ah tiens je ne l'aurais pas cru comme ça", et ça ça m'énerve puisque je suis et je veux être tout à la fois sans distinction de culture ni de race, je veux tout être à la fois et les gens ne me connaissent pas et moi non plus d'ailleurs, je suis tout et je ne suis rien, j'écris sur tout et je n'écris sur rien, je n'aime même pas mon propre désespoir intarissable qui n'intéresse et n'intéressera jamais personne, et mon blog sera abandonné par moi-même certainement bientôt, par désespoir ou pour cause de suicide par exemple.

Mais qu'est-ce que je raconte. Il faut que j'aille à la douche. Je pourrais continuer encore mais il faut que je me relise pour voir si je n'ai pas fait de fautes d'orthographe et parce qu'il faut que j'aille à la douche. Demain sera un autre jour. Et Inch' Alla je sais même pas comment ça s'écrit ce machin, il faut que je relise pour voir si j'ai pas fait de fautes d'orthographe et puis il faut que j'aille à la douche.

Voilà maintenant que j'ai écrit tout ça je vais mettre sur mon C.V que je suis un écrivain. LOL. Et le pire c'est que je pourrais continuer à écrire des conneries comme ça toute la nuit. En fait j'aime écrire sur mon blog plutôt que sur une feuille puisque je me sens observé, même si ce n'est pas le cas. C'était comme s'il y avait un troisième homme, en sus de moi-même et de ma propre conscience.

Enfin bref. Je pourrais continuer longtemps, mais je bute sur des contraintes spatio-temporelles. La nuit arrive puis demain et le temps qui les annonce et porte avec lui les événements de la vie.

Il était confronté, comme la plupart des faux écrivains, au vide du manque d'inspiration, et se berçait de l'illusion de croire que ce manque n'était que passager et qu'un jour ou l'autre le Génie le visiterait à nouveau. Il portait un pull rouge et se forçait à écrire frénétiquement sur une feuille blanche quelque chose qui s'auto-proclamait début de roman, sans pourtant témoigner la moindre qualité littéraire - disons que c'étaient des mots, mis les uns à la suite des autres, qui avaient peut-être du sens - mais seulement du sens ; ce n'était pas de la littérature. Si quelqu'un avait pu jeter un œil par-dessus son épaule pour voir ce qu'il écrivait et en juger par lui-même, il aurait pu lire ceci :

Nicolas était assis à son bureau, se prenant pour un écrivain dans la mesure où il se forçait à adopter un mouvement frénétique du poignet comme s'il avait quelque chose à dire qui soit autre chose que le ressassement éternel du vide de sa personne, ce qui bien sûr n'était pas le cas. Depuis sa naissance, Nicolas était un raté. Présentement, il était confronté, comme la plupart des faux écrivains, au vide du manque d'inspiration, et il se berçait tranquillement, comme un bébé, de l'illusion de croire que ce manque n'était que passager et qu'un jour ou l'autre le Génie de la Création et de la Nature le visiterait à nouveau car oui, cet homme ridicule avait la prétention d'avoir déjà été approché par le Génie, et ce durant son adolescence, mais il le confond probablement avec de banales mais puissantes hormones qui, à cet âge de la vie, en décuplant et le désir sexuel et l'ensemble des passions humaines, pouvaient avoir pour conséquence imprévue de stimuler la création artistique ; mais cela restait un phénomène biologique. Il se forçait à écrire sur une feuille blanche quelque chose qui s'auto-proclamait début de roman, sans pourtant témoigner de la moindre qualité littéraire ou once de talent ; car à vrai dire, il n'avait rien à dire, et tout ce qu'il se forçait à écrire n'était que le ressassement perpétuel du vide de sa personne.

mercredi 10 novembre 2010


Nouveau message pour tenter d'écrire quelque chose, de dire quelque chose, puisque c'est un peu la fonction de ce lieu, d'être une chambre d'enregistrement de ma personne dans sa pleine subjectivité, c'est pourquoi aussi je dis JE et JE et JE à tout bout de champ, puisque tout ceci n'est qu'une vaste entreprise narcissique, car faire un blog, ce n'est pas que se laisser porter par la vague technologique du moment, c'est à moyen long terme l'objectivation du narcissisme, l'apparence de la communication et de la transparence absolue sur le MOI et le JE et d'ailleurs quelle est la différence entre les deux, je me fous de la différence n'étant pas Freudien n'étant rien seulement stagiaire dans un centre pénitentiaire, activité hautement propice à l'épanouissement intellectuel.

Si je couche sur le papier virtuel de la toile ce qu'il y a au fond de moi-même, en réalité je crée une fiction de subjectivité pour combler le néant de ma personne. Ou alors, mais cela revient peut-être au même, le fait de parler de moi crée un véritable gouffre de néant à l'intérieur de ma personne. Mais ce néant, je ne peux pas en parler, puisque parler n'est pas rien, c'est précisément quelque chose alors que le néant n'est que le néant, il est le non-contenant d'un non-contenu, il n'a ni forme ni fond, d'ailleurs, existe-t-il ? Quelle est la réalité du vide ?

lundi 1 novembre 2010




Un homme marchait droit devant lui, un peu comme un con, comme s'il se moquait de lui-même ou de l'avenir ou de la pensée des autres à propos de lui-même et de son avenir. Il continua à marcher, traversa le parking, descendit les marches et poursuivit jusqu'à la porte du bâtiment - c'était la seconde entrée, à vrai dire, celle réservée aux stagiaires. Il entra, persistant à regarder ses pieds pour ne pas surtout ne pas croiser le regard des autres, ne pas avoir à dire bonjour ou d'autres fadaises de ce genre. Il prit l'escalier, monta jusqu'au second étage. Il ouvrit une fenêtre, sauta dans le vide, s'éclata le crâne contre le sol. Je n'ai pas manqué un élément de la scène, ce fut un horrible spectacle, j'avais l'impression de vivre son suicide à sa place alors même que je vivais je ne tombais pas dans le vide et mon crâne était encore là, dans son intégrité, plein de chair et de cervelle humaine. Je n'étais pas le seul à avoir assisté à la scène. En fait, tout le monde était là. Tout le monde avait vu le ridicule de la situation, le côté tragico-absurde d'un type qui met fin à ses jours pour de bonnes raisons. Parce qu'avait-il une seule raison de continuer à vivre ?

Les policiers arrivèrent une demi heure plus tard, regardèrent le cadavre, prirent des notes sur des carnets minuscules. Des types en blouse prélevèrent un peu de cervelle pour en mettre dans une éprouvette. Certains d'entre eux se chuchotaient des trucs dans l'oreille avec un petit sourire mesquin. Puis, ils sont partis avec le corps de T.C., et deux heures plus tard, alors que nous avions repris le cours de nos activités, une société de nettoyage (la même en réalité qui s'occupait de l'entretien des locaux, à partir de 17 heures) fit en sorte de faire disparaître tout le rouge des graviers.

Et ce fut tout.

dimanche 31 octobre 2010

...

Rien, rien à dire si ce n'est que je n'ai rien à dire, et qu'hier soir j'ai achevé ma lecture du génialissime Substance Mort de Philip K. Dick, tellement bien que je ne sais pas en parler.
En fait, c'est toujours pareil : je n'arrive pas à parler de ce que j'aime, ou de QUI j'aime. L'amour appelle le silence. Voilà ce que je me dis en guise d'excuse. L'amour appelle le silence. L'amour est quelque chose d'étranger à la pensée et au langage. Il est seulement une forme que peut prendre la vie, à un moment donné, avec un peu (beaucoup) de chance. Par exemple sur une plage un soir d'été.
C'est un sentiment proche de celui qui m'habite lorsque je peux fermer les yeux, paisible, purgé de tout trouble ou angoisse, avec même l'envie de sourire ; et je me contente de cette envie, de ce calme. On devrait pouvoir appeler ça la "sérénité affective". Quelque chose de simple, de très simple. Qui se vit de l'intérieur.

samedi 30 octobre 2010

Toussaint

Week-end prolongé à Paris. Ce matin, on s'est promené un peu devant la cathédrale Notre-Dame, l'hôtel de ville et on a mangé dans un Hippopotamus . C'était cool.

Ce soir on va dans une crêperie.

samedi 23 octobre 2010

Sécurité

Si l'on devait faire une liste des besoins fondamentaux de l'homme, le besoin de sécurité figurerait sans doute parmi les premiers.

Vis-à-vis de la sphère sociale, nos existences seront toujours soumises au risque ; risque d'agression, de pauvreté, de mort, de clochardisation - si l'on peut dire. 
Les hommes passent leur temps à élaborer des stratégies pour se prémunir contre le risque : passer des concours administratifs, ou, plus généralement, "trouver une place" comme on disait autrefois, "se caser" comme on dit aujourd'hui ; tout ça pour jouir (mais est-de la jouissance ?) d'un sentiment de plénitude qui renvoie, peut-être, à la satisfaction d'avoir réussi à se mettre en dehors de la vie

Sécurité économique et affective. 
D'ailleurs, un type avait proposé "Vauban" pour le nom de la promotion, et cela semblait faire consensus, jusqu'à temps que la honte submerge certains d'avoir choisi le nom d'un royaliste, et dont on ne retient (je veux dire dans la mémoire collective) seulement les ouvrages de fortification éparpillés sur le territoire. Mais spontanément, cette proposition allait de soi, puisqu'on a tellement besoin de se protéger. ]

Ce besoin, de surcroît, est tout à fait naturel et originaire. Satisfaire les besoins physiologiques, sécuriser sa survie par des flux réguliers d'aliments et de liquides ; de ce besoin primaire découle le travail, dont la finalité peut être nommée sécurisation ; et du travail découle la recherche de l'efficacité dans le travail, et de là naissent simultanément la division des tâches et le commerce. Les fonctions sociales se diversifient, apparaît la nécessité de coordination du groupe via la mise en place et la légitimation d'une hiérarchie sociale, elle-même pilotée par une organisation politique. Et voilà, le tour est joué.
Qu'est-ce qu'on s'en fout de savoir si l'homme est naturellement bon ou s'il est au contraire "un loup pour l'homme", qu'est-ce que ça change ? Est-ce que la manière dont les gens conçoivent la morale a des conséquences sur l'organisation d'une société ? A la marge seulement, par le système judiciaire qui se veut une socialisation de la morale.

On pourrait penser, parfois, dans des moments de désespoir, qu'il nous reste notre corps, notre identité en tant qu'être humain, le fait d'exister. Mais même cela est illusoire. Je ne me sens pas en sécurité dans mon corps car comme dans la rue, n'importe quoi peut m'arriver. Toute chose est source de danger potentiel.

Ce que je veux dire, finalement, c'est que l'histoire, le progrès scientifique, la médecine, la croissance économique, le développement, la mondialisation et toutes ces choses-là sont les conséquences d'une quête infinie de l'homme pour atteindre la sécurité, qu'il n'a pas initialement. Le besoin (ou désir ?) de sécurité a créé la manie de la perfectibilité

Quand est-il alors de la volonté de puissance, de la domination, des guerres, des génocides ? Est-ce que les Allemands ont gazé des juifs par besoin de sécurité ? Ma théorie n'est-elle pas complètement absurde ?
Mais les Juifs étaient considérés comme une menace, et c'est pour cela qu'il fût procédé à une épuration. De même, les guerres ne sont-elles pas toujours un moyen de se défendre contre quelqu'un ? On attaque toujours parce qu'on craint d'être attaqué en retour. Ou alors, on contre-attaque, mais cela découle de la première attaque (mais euh c'est toi qu'a commencé !). Enfin bref.

C'est un peu comme la question de l'oeuf et de la poule, comme si l'oeuf, dans sa paranoïa, voulait se protéger de la poule. Mais la poule elle-même vient d'un oeuf ! Donc la paranoïa est héréditaire.

Oui, bon, je vais arrêter là. Philip K.Dick est en train de reprendre le contrôle de mon esprit.

dimanche 17 octobre 2010

End of week-end

J'ai convenu avec moi-même de n'écrire mon roman que lorsque j'en ressens le besoin impérieux. Ce besoin, maintenant, je ne le ressens pas.

Cela suppose que je sois toujours à l'écoute de moi-même, pour y déceler, parfois, une petite envie de création.

Le week-end se termine. Je n'ai plus le même rapport au temps.

mercredi 13 octobre 2010

Demain

Il est temps de dormir, sans doute, il est même grand temps de dormir ; je me réjouis de dormir, parce que je sais qu'après je me relèverai et qu'un jour avec moi se lèvera, absurde et inexorable. Tel le soleil suivant son inexorable trajectoire, je me rendrai en cours de comptabilité avec Didier C., et je passerai en sa compagnie trois heures merveilleuses. A midi j'aurai deux heures pour manger, j'en profiterai pour rien glander ou pour lire un peu. L'après-midi il y aura au programme un cours bien peu alléchant sur comment gérer son temps quand on est cadre, ou quelque chose dans ce genre là, et ce sera tout. A cinq heures, je rentrerai chez moi abasourdi de n'avoir rien fait, de n'avoir parlé à personne et je viendrai me mettre devant mon ordinateur fidèle, ou peut-être prendrais-je un livre, ou peut-être n'en aurais-je pas le courage. Peu importe, le temps a seulement accéléré, désormais je ne suis plus un enfant, je dois vivre à la vitesse de l'adulte, et donc je vis à la vitesse de l'adulte. Peut-être que je continuerais à écrire le roman que j'ai commencé et qui s'avère pour l'instant bien hermétique. Mais ce n'est pas grave (PUISQUE RIEN N'EST GRAVE), je me sens bien, je fais des choses et c'est ça qui importe.

Bonne nuit.

lundi 11 octobre 2010

En vrac

J'aime bien rester accroupi pendant que je prends ma douche, j'ai l'impression que ça me muscle les jambes.

Je me dis que ce blog n'a pas grande utilité si ce n'est de faire office de "laboratoire d'écriture" en vue de l'écriture d'un roman futur qui me sera dicté par le Génie de la Nature (lol).

Selon les moments de la journée, j'ai un gros bide.

Depuis quelques jours j'ai l'impression que mon sourcil gauche raccourcit.

Ma trépidante journée

(Ça y est, mon blog est référencé sur Google, même s'il n'est pas très très visible. Peut-être qu'à partir de là je ne serais plus l'unique visiteur de mon blog.)

Sinon, toute ma journée fut occupée par un cours intitulé : "Techniques de conduite de réunions et d'entretiens", et assuré par un certain Patrick C. (dont je tairais le véritable nom), appartenant à un cabinet privé de conseil en management, mais travaillant essentiellement avec l'administration. Ce dernier fait me laissait penser qu'il faisait partie de ce reliquat de faux-managers en préretraites, bedonnants, à la masse, rejetés par toutes les entreprises, et dont seule l'administration était encore capable de ne pas voir leur incompétence notoire.

Enfin bref, toujours est-il que ce cours eut lieu, et que je fus contraint de participer à un cas pratique de réunion, filmé, en plus, histoire de ne pas oublier les passages mémorables. Je dus prendre la parole deux fois, pour dire des choses que je ne pensais pas, mais Dieu merci je n'étais pas un "animateur" ; ce fut gênant mais aussi drôle de revoir la vidéo : j'avais l'impression de voir une autre personne à ma place, et ça me met dans un état presque jouissif de "distanciation" (comme on dit) vis-à-vis de moi-même. C'était une sorte de supra-lucidité, une transcendance par-delà les êtres et le monde ; il n'y a alors plus de frontières entre ma personne, le monde et les autres.
Je ne suis rien, et je fais partie de tout le reste ; quand je mange, par exemple, un peu de monde vient à l'intérieur de moi, mais il ne devient jamais moi ; je deviens étranger en partant de l'intérieur.

Sur ces belles paroles, je serais tenté de revenir à des sujets plus prosaïques en disant qu'à midi je suis rentré chez moi pour manger du quinoa et de la laitue, le tout agrémenté d'une tonne de piment pour essayer. C'était super bon ! (il paraît en outre que le piment relance la production des sucs digestifs)

Puis je suis retourné assister au cours de merde, avec ce Patrick C. qui avait un petit air de Michel Houellebecq, mais en plus con et plus gros. Il voulut me faire participer au deuxième cas pratique mais quand il vit mon embarras il choisit d'autres personnes pour jouer le rôle d'un commerçant et du président de la CCI. A la fin, il me demanda mon avis en tant qu'observateur et je dis que j'étais d'accord avec Alexandra, selon laquelle le cadre formel avait bien été posé au départ mais difficile à suivre par la suite, mais j'ai rajouté un petit truc en disant que j'avais trouvé le Maire (joué par Julien C.) un peu trop agressif et voilà.

Je suis rentré à 17 heures, j'ai croisé Monsieur L. dans le garage en train de récurer des bouteilles de vin (?), il m'a demandé ce que je faisais demain, et moi j'avais oublié qu'il y avait une grève et que lui il était bien bien de gauche, ce qui n'était pas forcément mon cas (enfin ça dépend). Je suis remonté dans ma chambre et j'ai allumé mon ordinateur. J'ai fait pas mal de trucs, j'ai testé la dictée vocale et j'ai geeké un peu .

Et maintenant j'écris un message pour mon blog.

Demain, j'ai encore une matinée de prévue avec Patrick, pour la conduite d'entretiens. L'après-midi, je devrais passer des coups de fils dont je sais à l'avance qu'ils ne serviront à rien.

Rien de bien réjouissant, donc, pour cette journée à venir et les autres qui suivront (d'autant plus que je ferais vraisemblablement mon stage au centre pénitentiaire) ; mais quoiqu'il arrive, il y a toujours un moment que j'aime : le matin au réveil, le froid du matin, les émissions radios du matin, et le petit-déjeuner. Il me reste au moins ça.

jeudi 30 septembre 2010

Il me reste une demi-heure avant de manger, je ne sais pas quoi faire donc je perds mon temps en écrivant ceci.

mercredi 29 septembre 2010

LOL(F)

Hier, une fille a fait un énorme rot à côté de moi, quand on était en amphithéâtre pour une conférence sur la LOLF.

jeudi 23 septembre 2010

Rien

Il est vain de vouloir être ou devenir quelqu'un. Je lisais hier une phrase d'Amélie Nothomb qui semblait critiquer ces gens qui n'ont pas ou trop peu de "substance". Je ne sais pas comment le prendre car je perds en substance, de jour en jour. Je me rapproche du néant.

Le paradoxe est que je voudrais écrire le néant, dire le silence.

C'est un reste de volonté absurde, celle de devenir quelqu'un, de se réaliser, d'augmenter la surface de sa personne, peut-être ce que l'autre appelait la volonté de puissance ; ce reste de volonté se heurte à l'objet néant, c'est-à-dire que je ne suis rien et que tout est absurde.

Ce qui n'a plus de sens n'existe plus pour moi.

Je n'ai pas de sens, ma vie non plus, mon orientation professionnelle non plus. Dans le fond, à quoi sert l'Administration ? Elle n'a de sens que parce qu'une société existe, et si les gens avaient besoin de se mettre ensemble (pour échanger, produire, gagner en efficacité...) ça n'en reste pas moins absurde.

Le fait même d'agir est absurde. Ecrire aussi. Et moi, mon corps. Mon âme qui fait partie de ce corps.

mercredi 22 septembre 2010

La vie sans saveur ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce blog, au départ peut-être dans la continuité d'un journal que j'avais essayé de commencer durant l'été. Je n'ai aucune raison de faire cette publicité de moi-même, puisque je n'ai rien d'intéressant à dire.

Pourquoi ce titre, la vie sans saveur ? Ça ne fait que me donner un côté désabusé, semi-dépressif. Ce n'est qu'une posture.
Et puis la vie a de la saveur : je viens de manger des châtaignes, elles ont du goût, on en tire du plaisir, elles font partie de la vie. Certains livres, parfois, ont de la saveur. C'est vrai qu'ils sont rares.

Les gens aussi. Aujourd'hui, j'ai peut-être vu deux personnes qui avaient de la saveur, parmi toutes celles que j'ai pu croiser. D'abord un grand type qui travaille à la Direction Départementale de la Sécurité Publique (police) parce qu'il me faisait penser à Jean Réno. Ensuite la présidente de l'association des anciens élèves, une femme un peu hystérique. Voilà.

lundi 13 septembre 2010

Le puits et le pendule

Hier, à moitié endormi, je m'imaginais être dans le décor posé par Edgar Poe dans sa nouvelle Le puits et le pendule, c'est-à-dire une cellule de prison à l'époque de l'Inquisition. Mais le puits en son centre était devenu pour moi quelque chose de beaucoup plus abstrait et irréel qu'un véritable puits, au sens où l'on pourrait l'entendre, avec de l'eau au fond, des rats, de la mousse verte sur les parois, une profondeur que l'on peut estimer, faute de pouvoir la mesurer, etc. Il était devenu un concept, et je me disais : Je suis assis au bord d'un grand trou noir. Avec le temps, des morceaux de moi y sont tombés, et j'inventais une suite, en me complaisant dans l'idée que j'étais alors un écrivain entamant un travail, débutant un roman.