Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

dimanche 31 octobre 2010

...

Rien, rien à dire si ce n'est que je n'ai rien à dire, et qu'hier soir j'ai achevé ma lecture du génialissime Substance Mort de Philip K. Dick, tellement bien que je ne sais pas en parler.
En fait, c'est toujours pareil : je n'arrive pas à parler de ce que j'aime, ou de QUI j'aime. L'amour appelle le silence. Voilà ce que je me dis en guise d'excuse. L'amour appelle le silence. L'amour est quelque chose d'étranger à la pensée et au langage. Il est seulement une forme que peut prendre la vie, à un moment donné, avec un peu (beaucoup) de chance. Par exemple sur une plage un soir d'été.
C'est un sentiment proche de celui qui m'habite lorsque je peux fermer les yeux, paisible, purgé de tout trouble ou angoisse, avec même l'envie de sourire ; et je me contente de cette envie, de ce calme. On devrait pouvoir appeler ça la "sérénité affective". Quelque chose de simple, de très simple. Qui se vit de l'intérieur.

samedi 30 octobre 2010

Toussaint

Week-end prolongé à Paris. Ce matin, on s'est promené un peu devant la cathédrale Notre-Dame, l'hôtel de ville et on a mangé dans un Hippopotamus . C'était cool.

Ce soir on va dans une crêperie.

samedi 23 octobre 2010

Sécurité

Si l'on devait faire une liste des besoins fondamentaux de l'homme, le besoin de sécurité figurerait sans doute parmi les premiers.

Vis-à-vis de la sphère sociale, nos existences seront toujours soumises au risque ; risque d'agression, de pauvreté, de mort, de clochardisation - si l'on peut dire. 
Les hommes passent leur temps à élaborer des stratégies pour se prémunir contre le risque : passer des concours administratifs, ou, plus généralement, "trouver une place" comme on disait autrefois, "se caser" comme on dit aujourd'hui ; tout ça pour jouir (mais est-de la jouissance ?) d'un sentiment de plénitude qui renvoie, peut-être, à la satisfaction d'avoir réussi à se mettre en dehors de la vie

Sécurité économique et affective. 
D'ailleurs, un type avait proposé "Vauban" pour le nom de la promotion, et cela semblait faire consensus, jusqu'à temps que la honte submerge certains d'avoir choisi le nom d'un royaliste, et dont on ne retient (je veux dire dans la mémoire collective) seulement les ouvrages de fortification éparpillés sur le territoire. Mais spontanément, cette proposition allait de soi, puisqu'on a tellement besoin de se protéger. ]

Ce besoin, de surcroît, est tout à fait naturel et originaire. Satisfaire les besoins physiologiques, sécuriser sa survie par des flux réguliers d'aliments et de liquides ; de ce besoin primaire découle le travail, dont la finalité peut être nommée sécurisation ; et du travail découle la recherche de l'efficacité dans le travail, et de là naissent simultanément la division des tâches et le commerce. Les fonctions sociales se diversifient, apparaît la nécessité de coordination du groupe via la mise en place et la légitimation d'une hiérarchie sociale, elle-même pilotée par une organisation politique. Et voilà, le tour est joué.
Qu'est-ce qu'on s'en fout de savoir si l'homme est naturellement bon ou s'il est au contraire "un loup pour l'homme", qu'est-ce que ça change ? Est-ce que la manière dont les gens conçoivent la morale a des conséquences sur l'organisation d'une société ? A la marge seulement, par le système judiciaire qui se veut une socialisation de la morale.

On pourrait penser, parfois, dans des moments de désespoir, qu'il nous reste notre corps, notre identité en tant qu'être humain, le fait d'exister. Mais même cela est illusoire. Je ne me sens pas en sécurité dans mon corps car comme dans la rue, n'importe quoi peut m'arriver. Toute chose est source de danger potentiel.

Ce que je veux dire, finalement, c'est que l'histoire, le progrès scientifique, la médecine, la croissance économique, le développement, la mondialisation et toutes ces choses-là sont les conséquences d'une quête infinie de l'homme pour atteindre la sécurité, qu'il n'a pas initialement. Le besoin (ou désir ?) de sécurité a créé la manie de la perfectibilité

Quand est-il alors de la volonté de puissance, de la domination, des guerres, des génocides ? Est-ce que les Allemands ont gazé des juifs par besoin de sécurité ? Ma théorie n'est-elle pas complètement absurde ?
Mais les Juifs étaient considérés comme une menace, et c'est pour cela qu'il fût procédé à une épuration. De même, les guerres ne sont-elles pas toujours un moyen de se défendre contre quelqu'un ? On attaque toujours parce qu'on craint d'être attaqué en retour. Ou alors, on contre-attaque, mais cela découle de la première attaque (mais euh c'est toi qu'a commencé !). Enfin bref.

C'est un peu comme la question de l'oeuf et de la poule, comme si l'oeuf, dans sa paranoïa, voulait se protéger de la poule. Mais la poule elle-même vient d'un oeuf ! Donc la paranoïa est héréditaire.

Oui, bon, je vais arrêter là. Philip K.Dick est en train de reprendre le contrôle de mon esprit.

dimanche 17 octobre 2010

End of week-end

J'ai convenu avec moi-même de n'écrire mon roman que lorsque j'en ressens le besoin impérieux. Ce besoin, maintenant, je ne le ressens pas.

Cela suppose que je sois toujours à l'écoute de moi-même, pour y déceler, parfois, une petite envie de création.

Le week-end se termine. Je n'ai plus le même rapport au temps.

mercredi 13 octobre 2010

Demain

Il est temps de dormir, sans doute, il est même grand temps de dormir ; je me réjouis de dormir, parce que je sais qu'après je me relèverai et qu'un jour avec moi se lèvera, absurde et inexorable. Tel le soleil suivant son inexorable trajectoire, je me rendrai en cours de comptabilité avec Didier C., et je passerai en sa compagnie trois heures merveilleuses. A midi j'aurai deux heures pour manger, j'en profiterai pour rien glander ou pour lire un peu. L'après-midi il y aura au programme un cours bien peu alléchant sur comment gérer son temps quand on est cadre, ou quelque chose dans ce genre là, et ce sera tout. A cinq heures, je rentrerai chez moi abasourdi de n'avoir rien fait, de n'avoir parlé à personne et je viendrai me mettre devant mon ordinateur fidèle, ou peut-être prendrais-je un livre, ou peut-être n'en aurais-je pas le courage. Peu importe, le temps a seulement accéléré, désormais je ne suis plus un enfant, je dois vivre à la vitesse de l'adulte, et donc je vis à la vitesse de l'adulte. Peut-être que je continuerais à écrire le roman que j'ai commencé et qui s'avère pour l'instant bien hermétique. Mais ce n'est pas grave (PUISQUE RIEN N'EST GRAVE), je me sens bien, je fais des choses et c'est ça qui importe.

Bonne nuit.

lundi 11 octobre 2010

En vrac

J'aime bien rester accroupi pendant que je prends ma douche, j'ai l'impression que ça me muscle les jambes.

Je me dis que ce blog n'a pas grande utilité si ce n'est de faire office de "laboratoire d'écriture" en vue de l'écriture d'un roman futur qui me sera dicté par le Génie de la Nature (lol).

Selon les moments de la journée, j'ai un gros bide.

Depuis quelques jours j'ai l'impression que mon sourcil gauche raccourcit.

Ma trépidante journée

(Ça y est, mon blog est référencé sur Google, même s'il n'est pas très très visible. Peut-être qu'à partir de là je ne serais plus l'unique visiteur de mon blog.)

Sinon, toute ma journée fut occupée par un cours intitulé : "Techniques de conduite de réunions et d'entretiens", et assuré par un certain Patrick C. (dont je tairais le véritable nom), appartenant à un cabinet privé de conseil en management, mais travaillant essentiellement avec l'administration. Ce dernier fait me laissait penser qu'il faisait partie de ce reliquat de faux-managers en préretraites, bedonnants, à la masse, rejetés par toutes les entreprises, et dont seule l'administration était encore capable de ne pas voir leur incompétence notoire.

Enfin bref, toujours est-il que ce cours eut lieu, et que je fus contraint de participer à un cas pratique de réunion, filmé, en plus, histoire de ne pas oublier les passages mémorables. Je dus prendre la parole deux fois, pour dire des choses que je ne pensais pas, mais Dieu merci je n'étais pas un "animateur" ; ce fut gênant mais aussi drôle de revoir la vidéo : j'avais l'impression de voir une autre personne à ma place, et ça me met dans un état presque jouissif de "distanciation" (comme on dit) vis-à-vis de moi-même. C'était une sorte de supra-lucidité, une transcendance par-delà les êtres et le monde ; il n'y a alors plus de frontières entre ma personne, le monde et les autres.
Je ne suis rien, et je fais partie de tout le reste ; quand je mange, par exemple, un peu de monde vient à l'intérieur de moi, mais il ne devient jamais moi ; je deviens étranger en partant de l'intérieur.

Sur ces belles paroles, je serais tenté de revenir à des sujets plus prosaïques en disant qu'à midi je suis rentré chez moi pour manger du quinoa et de la laitue, le tout agrémenté d'une tonne de piment pour essayer. C'était super bon ! (il paraît en outre que le piment relance la production des sucs digestifs)

Puis je suis retourné assister au cours de merde, avec ce Patrick C. qui avait un petit air de Michel Houellebecq, mais en plus con et plus gros. Il voulut me faire participer au deuxième cas pratique mais quand il vit mon embarras il choisit d'autres personnes pour jouer le rôle d'un commerçant et du président de la CCI. A la fin, il me demanda mon avis en tant qu'observateur et je dis que j'étais d'accord avec Alexandra, selon laquelle le cadre formel avait bien été posé au départ mais difficile à suivre par la suite, mais j'ai rajouté un petit truc en disant que j'avais trouvé le Maire (joué par Julien C.) un peu trop agressif et voilà.

Je suis rentré à 17 heures, j'ai croisé Monsieur L. dans le garage en train de récurer des bouteilles de vin (?), il m'a demandé ce que je faisais demain, et moi j'avais oublié qu'il y avait une grève et que lui il était bien bien de gauche, ce qui n'était pas forcément mon cas (enfin ça dépend). Je suis remonté dans ma chambre et j'ai allumé mon ordinateur. J'ai fait pas mal de trucs, j'ai testé la dictée vocale et j'ai geeké un peu .

Et maintenant j'écris un message pour mon blog.

Demain, j'ai encore une matinée de prévue avec Patrick, pour la conduite d'entretiens. L'après-midi, je devrais passer des coups de fils dont je sais à l'avance qu'ils ne serviront à rien.

Rien de bien réjouissant, donc, pour cette journée à venir et les autres qui suivront (d'autant plus que je ferais vraisemblablement mon stage au centre pénitentiaire) ; mais quoiqu'il arrive, il y a toujours un moment que j'aime : le matin au réveil, le froid du matin, les émissions radios du matin, et le petit-déjeuner. Il me reste au moins ça.