Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mardi 9 décembre 2014



Un moment de vie sans saveur : le fait d'être assis dans le métro à côté du colonel B., à ne pas savoir quoi dire, vaguement mal à l'aise une fois que l'on s'est demandé où habitait chacun, à quelle station il descendait, si le quartier en question était sympa.

 
Je ne vois pas le temps passer. J'ai été beaucoup trop pris par le travail pour pouvoir travailler mes cours de philosophie. J'ai passé une réunion à ne rien dire mal placé entre mon chef et l'ingénieur général B. Dans ces moments je reste droit comme un i, en quelque sorte caché derrière ma masse de cheveux (il faut que j'aille chez le coiffeur). J'ai regardé la dernière émission de la grande librairie sur France 5, sans grande conviction, émission sur la vie de Tolkien, sa vie rangée, son oeuvre titanesque. J'avais préféré l'émission de la semaine dernière, sur les écrivains new yorkais.

Aujourd'hui il fait beau et froid, un temps que j'aime.

 

mardi 25 novembre 2014


J'ai parfois le sentiment curieux de faire désormais partie des privilégiés, après avoir longtemps lutté pour sortir d'un milieu moyen-pauvre. Quand je regarde mon salaire, quand j'entends mon frère parler de ces voyages, le fait d'habiter dans Paris intra-muros, de croiser des foules d'individus qui semblent tous mannequins, et de devenir absolument indifférent à la misère humaine.

Dans le métro, fermer les yeux (faire semblant de dormir) quand un pauvre vient quémander son argent.

mercredi 19 novembre 2014

Cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit ici. Dernier message le 25 mars, simple citation de philosophe, pour me donner un air spirituel et laconique.

Mais il ne s'est rien passé de notable depuis.

A part le temps, qui passe.

C'était l'anniversaire de mon frère ce lundi, c'est mon propre anniversaire demain. 27 ans, le sentiment d'être à la fois vieux et beaucoup trop jeune pour prétendre être vieux - et qui plus est s'en plaindre.

Le vague espoir de trouver une raison d'être dans la littérature et/ou l'écriture.

Le fait d'être submergé par des questions futiles, je veux dire professionnelles, jouer le jeu des relations sociales, répondre à des mails, faire des calculs, lire, courir, dormir, m'interroger sur ce que je vais manger, un peu de jeux vidéos ces derniers temps, un peu de vacances, beaucoup de travail, un peu de philosophie, beaucoup de tableurs excel, voilà à peu près ma vie.

mardi 25 mars 2014


Par le regard d'autrui, je me vis comme figé au milieu du monde, comme en danger, comme irrémédiable.

Jean-Paul Sartre, l'Être et le Néant.


mercredi 19 mars 2014


Moi, j'étais devenu pour moi-même une immense question, et j'interrogeais mon âme : pourquoi était-elle triste, et pourquoi me bouleversait-elle si fort ? Et elle ne savait rien me répondre.

Saint-Augustin, Les Confessions, IV, Chap.4.


dimanche 16 mars 2014

Très étrange, cette professeur de philosophie qui n'a cessé de me prendre à partie en m'appelant "Monsieur au pull orange". D'autant plus que mon pull était rouge. Elle a dit qu'au sens Kantien j'étais une chose en soi, mais qu'elle ne me connaissait pas pour autant.

A la fin du cours, lorsqu'elle résumait, elle dit : "le beau en soi, par exemple Monsieur au pull orange"...

Ai-je rêvé ? Personne n'a réagi.  

mercredi 19 février 2014

Je me souviens de ce colonel qui disait : dans les finances, il faut avoir trois cerveaux. En y repensant, je dirais avec un peu de méchanceté : un seul cerveau peut suffire, dès lors qu'on en possède un de taille normale...