Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mercredi 26 janvier 2011

Politique du chiffre

Wouah. 14 pages vues hier. Mais que me vaut l'attention de ce troupeau ?

Aberration statistique ?

Ou bien c'est mon dernier message qui a fait un "mini-buzz", parmi les gens qui sont dans une situation proche de la mienne. Peut-être des collègues. Peut-être même que ces gens cherchent vainement à savoir quelle est mon identité véritable.

Ou pas.

Je n'ai pas envie de jouer au paranoïaque, ce soir.

mardi 25 janvier 2011

Oral RCA

Aujourd'hui, première confrontation au jury. Il m'a semblé assez froid. Nous étions six, ils étaient sept, inutile de préciser que nous étions en infériorité numérique, puisque tout le monde se sera rendu compte que 6 est inférieur à 7. Élémentaire mon cher Watson. 

J'avais mis mon costard bleu marine avec une cravate achetée en urgence la veille, puisque la seule que j'avais n'allait finalement pas (je m'en étais rendu compte juste à temps, au cours d'une séance d'essayage). Problème de rayures et de couleurs.

Lorsque ce fut à moi de parler, je récitai ceci en ne me servant que très peu de mes notes :

"Ces enjeux sont soulevés par les réformes actuelles, que sont la Réorganisation de l'Administration Territoriale de l'Etat et la Loi Organique relative aux Lois de Finances. La RéaTE, en effet, a incité les directeurs régionaux des affaires culturelles à se positionner face aux grandes directions régionales que sont par exemple la DIRECCTE et la DREAL ; notre document budgétaire, le jaune régional, peut ainsi permettre à la DRAC de faire valoir son expertise culturelle et sa spécificité face à ces autres services de l'Etat. De plus, le jaune régional peut améliorer le pilotage de la mission culture, en rendant compte de l'action des autres services de l'Etat en matière culturelle, et en permettant à la DRAC d'éventuellement réajuster son action et de nouer des partenariats. La cohérence de l'action régionale en serait accrue, le jaune donnant des éléments de connaissance du terrain pour permettre à la DRAC d'être force de propositions au sein du Comité d'Administration Régionale (CAR), dans le cadre du dialogue avec le préfet de région.

La RéaTE devrait s'articuler avec la LOLF, qui modifie en premier lieu le découpage budgétaire, et donc la DRAC est amenée à gérer principalement trois Budgets Opérationnels de Programme, le BOP n°175 Patrimoine, le BOP n°224 Transmission des savoirs et diffusion de la culture, et le BOP n°131 Création. De ce fait notre jaune croise les BOP en colonnes avec les services gestionnaires, étant donné que la DRAC gère plusieurs BOPs et que chaque BOP fait intervenir plusieurs services de l'Etat. 
Ensuite, la LOLF a posé l'impératif de performance, et notre document peut être un outil d'évaluation financière, en aval de l'exercice budgétaire, puisqu'il retrace l'ensemble des moyens engagés par l'Etat au titre de la culture. Il améliore ainsi le contrôle de gestion et permet un recueil de données qui n'est pas encore possible du fait de la lente mise en oeuvre de CHORUS.
Enfin, la LOLF a réformé le dialogue de gestion, avec le pilotage national par la Directive Nationale d'Orientation (DNO) et la mise en place des tableaux de bord par les DRAC. Ce dialogue de gestion restant encore imparfait, notre travail vise aussi à l'améliorer, et le jaune peut servir de support à la négociation budgétaire avec l'administration centrale et avec le préfet de région.

Ainsi notre travail s'inscrit bien dans les enjeux soulevés par les réformes actuelles."

Et puis j'ai passé la parole à Jean-Louis.

Je fus déçu par la phase d'échanges, car les questions furent assez générales ce qui m'empêcha de faire preuve de toute ma technicité sur la LOLF et le contrôle de gestion. Tant pis. J'ai quand même parlé un peu, en complétant la réponse de quelqu'un d'autre.

Puis nous avons mangé dans une brasserie à côté, j'eus tout à coup l'impression de devenir sociable. J'ai beaucoup parlé, par rapport à d'habitude. Alors même que je n'avais pas spécialement envie de parler ou de me taire. J'ai pris la formule à neuf euros comprenant le plat du jour (boeuf aux carottes et pruneaux, pas terrible, et tartelette au chocolat qui n'avait rien de bien extraordinaire).

Je suis retourné chez moi, j'ai embrassé fugacement (un de mes mots préférés) mon amoureuse et je me suis installé confortablement devant mon ordinateur. 

Et tout ce que je viens de dire, je pourrais le redire en développant davantage et en précisant mille détails. Je pourrais même en faire un roman ! Mais ça n'a aucun intérêt. Ni pour vous ni pour moi.


dimanche 23 janvier 2011

Le manque d'inspiration

J'aimerais inventer un monde dans lequel je ne suis pas

dans lequel je serais en quelque sorte le grand absent

ou bien : l'histoire d'un écrivain qui ne veut peut plus écrire mais C'EST DÉJÀ MON HISTOIRE.


En fait, je n'ai plus besoin de formuler par écrit tout ce que je vois dans ma tête. Disons que je me contente des images. Désormais je sais, et j'apprécie ce savoir en silence.

Je n'écris plus pour faire du mal à certaines personnes, ou comme dit Annie Ernaux, pour rendre le regard des autres insoutenable. Je ne veux plus faire le mal ni le bien, et ni le mal ni le bien n'ont de réalité concrète. Je crois que je ne pourrais plus jamais écrire de romans.

(Et il vaut peut-être mieux, vu la qualité de ce que j'ai fait jusqu'à présent.)

J'écrivais comme pour accumuler de l'énergie pour sauter le grand mur qui me faisait face, le mur de la vie, en quelque sorte. Une fois franchi, on se rend compte qu'il n'y a rien derrière et surtout que la vie ne vaut vraiment d'être vécu que lorsqu'on se sent en danger, que lorsqu'on ressent le stress la peur de la mort l'angoisse de se retrouver à la rue et de mourir de faim. 

Je ne peux plus écrire.


(A moins que... pourrait-on considérer ce blog comme un objet littéraire ?)

vendredi 14 janvier 2011

hein ?

En une nuit commence le domaine des de allure vous donne un gros lui ont grappillé au bout du monde des demandes de on compte nombre il demande du groupe ont déclaré à la gloire dans le canton onudi que quand je compte à une vente aux hommes d'une part de le drame de 1 à 11 heures dans un bon compte ou de groupes des comptes une renommée ethnie le 11 de 100 ans qu'aucune 101 comme je le doc qui ne comprennent un nom que DGMIC du dans un Angle du groupe aucune un homme aux urnes en mouvement de panique on parle de l'école de la Drôme quatre ans dont le contenu comme un des deux communes où l'on parle une île où le moindre nom de la banque avec des de communes ont un mode de houblon du mouvement des communes comme il en est une mise de haut en bas de laine en cliquant a commis 2000 attendus dans une galerie en donnant donnant le coup de bourre a tenu de

mardi 11 janvier 2011

Autoportrait physique

Je ne suis pourtant pas doté d'un corps si différent de la moyenne des gens. Je veux dire : je possède comme eux deux jambes et deux bras qui sont comme quatre imparfaits cylindres de chair qui auraient germé par hasard sur mon "tronc" (puisque ça s'appelle comme ça). Cela me fait immanquablement penser aux pousses qui apparaissent sur les pommes de terre quand je les laisse trop longtemps sur l'étagère en bois à gauche du réfrigérateur.

Mon "tronc" (quel mot désagréable), en quelque sorte le point nodal de mon enveloppe corporelle, est chapeauté, cela ne surprendra personne, par ma tête, tandis qu'à l'autre extrémité, un observateur attentif pourrait sans mal identifier une sorte d'anomalie organique, plutôt inesthétique, servant (ou pas) à la reproduction biologique.

Mes deux jambes sont longues et musclées. A ce sujet, mon grand-père paternel (Papi Jean) avait dit le jour de mon baptême, après avoir tâté mes mollets : "Ce sera un coureur, un véritable athlète", tandis que mon autre grand-père eut tôt fait de me voir en éminent footballeur ; affirmations vis-à-vis de lesquelles je n'avais aucun droit de réponse, étant donné mon bas âge.
Mes bras, quant à eux, sont démesurément longs. Cela m'avait valu les moqueries du Major Blaise, un jour où je le croisai dans un des vieux couloirs du lycée militaire.

Je ne parlerai pas de ma tête, cela nous emmènerait trop loin, et je suis fatigué. Demain m'attendent quatre heures d'Anglais avec une prénommée Colette.

Ha ha ha

lundi 10 janvier 2011

titre titre titre titre titre titre titre titre titre fuck

Avoir un blog, c'est jouer à cache-cache.

C'est penser tout haut en faisant mine de ne parler qu'à soi-même.

C'est un jeu.

C'est aussi laisser penser que la vie même d'un individu lambda a de la valeur ; ou tout du moins une valeur potentielle ; toujours est-il qu'on lui laisse le droit de s'exprimer.
Tout est permis.
Personne ne lira, personne ne censurera. Mais tout le monde peut lire, et cette possibilité suffit. Suffit à nourrir la satisfaction narcissique d'avoir publié quelque chose. De rendre public une certaine image de soi-même.


Ma vie, puisque c'est de ça dont il s'agit : à midi, j'ai mangé une pizza quatre fromages. Ça me rend fou, une pizza quatre fromages. J'ai embrassé mon amoureuse et j'ai mangé une pizza quatre fromages. J'ai embrassé mon amoureuse, je lui ai dit à bientôt et je suis parti manger une pizza quatre fromages. A la cafétéria il y avait une sorte de semi-clochard que j'avais déjà vu dans le tram, au niveau de Duchesse Anne. J'ai rajouté de la sauce piquante sur ma pizza quatre fromages. J'ai acheté aussi une part de galette des rois, mais après la pizza quatre fromages, je n'avais plus faim et je l'ai entourée de serviette en papier et je l'ai ramenée chez moi. Je ne l'ai pas mangée ce soir. Je l'ai mise dans ma voiture et j'ai fait les courses et je suis rentré chez moi. Puis j'ai fait ma note administrative portant sur les Agences Régionales de Santé (ARS). Je la rendrai demain.

dimanche 9 janvier 2011

L'avenir incertain de la mémoire

Je suis fatigué et j'ai froid. Je n'ai pas encore pris ma douche.

Je voudrais recréer ce qui m'apparaissait possible lorsque j'étais enfant : l'écriture automatique, c'est Maman qui m'avait appris cette expression sans pour autant me l'expliquer vraiment ; c'était elle qui m'avait incité, plus ou moins directement, à prendre une feuille et à écrire dans la salle de jeux, un après-midi d'été, chez mes grands-parents, une série de mots me venant à l'esprit, séparés seulement par des tirets et n'étant liés entre eux que par association d'idées. Retranscription maladroite et inconsciente des dérives associatives que l'on retrouve dans le rêve.
Exercice vain, rangé à côté des dessins que j'avais fait de la piscine et d'un sous-marin.

Je n'ai aucune raison de me souvenir de ça en particulier. Et je doute de l'intérêt de le retranscrire. Histoire peut-être de rappeler mon existence à la blogosphère, ou au monde virtuel dans son ensemble. Au monde tout court.

Une bouteille jetée à la mer, comme on dit. 

C'est peut-être aussi le propre du net de nous inoculer le besoin de prouver au monde notre existence. La virtualisation du monde faisant renaître l'humanité telle une boucle itérative, le web 2.0 fait table rase du passé et de l'ancrage territorial de nos existences fragiles ; mais à défaut d'un corps véritable, il nous reste une âme flottante, une volonté absurde contre l'effacement de la réalité ; il nous reste des passions déchirantes, un corps abstrait, un concept de corps.

Je me souviens, donc j'existe. Je dis que je me souviens, donc j'existe aux yeux des autres.

mercredi 5 janvier 2011

Je t'aime.

Je m'ennuie.

J'ai longtemps vécu dans un tunnel où je regardais avec jubilation une lumière aveuglante s'approcher. Ce n'était pas la mort. C'était le contraire de la mort.
La jubilation de savoir que j'allais vivre enfin.
Et puis je suis sorti. J'ai pu me promener dans des champs en fleurs, sur une petite colline verte. Mais dès lors que tout est devenu possible, tout a perdu sa réalité. Il n'y a que le fantasme qui puisse maintenir en vie les choses.

J'ai fait le tour d'un arbre, cela faisait longtemps, des années, que je le contemplais de loin, avec les jumelles que m'avaient offertes ma mère. J'ai fait le tour de l'arbre et j'ai vu qu'il était fait de carton-pâte. Un faux.

Je suis sorti de ma caverne et j'ai vu que les gens étaient insignifiants. Petits, insignifiants. Des coquilles vides.

J'ai ouvert les yeux et pour la première fois je me suis vu réellement : seul, vide, coquille vide de chair emplie de néant.