Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mardi 11 janvier 2011

Autoportrait physique

Je ne suis pourtant pas doté d'un corps si différent de la moyenne des gens. Je veux dire : je possède comme eux deux jambes et deux bras qui sont comme quatre imparfaits cylindres de chair qui auraient germé par hasard sur mon "tronc" (puisque ça s'appelle comme ça). Cela me fait immanquablement penser aux pousses qui apparaissent sur les pommes de terre quand je les laisse trop longtemps sur l'étagère en bois à gauche du réfrigérateur.

Mon "tronc" (quel mot désagréable), en quelque sorte le point nodal de mon enveloppe corporelle, est chapeauté, cela ne surprendra personne, par ma tête, tandis qu'à l'autre extrémité, un observateur attentif pourrait sans mal identifier une sorte d'anomalie organique, plutôt inesthétique, servant (ou pas) à la reproduction biologique.

Mes deux jambes sont longues et musclées. A ce sujet, mon grand-père paternel (Papi Jean) avait dit le jour de mon baptême, après avoir tâté mes mollets : "Ce sera un coureur, un véritable athlète", tandis que mon autre grand-père eut tôt fait de me voir en éminent footballeur ; affirmations vis-à-vis de lesquelles je n'avais aucun droit de réponse, étant donné mon bas âge.
Mes bras, quant à eux, sont démesurément longs. Cela m'avait valu les moqueries du Major Blaise, un jour où je le croisai dans un des vieux couloirs du lycée militaire.

Je ne parlerai pas de ma tête, cela nous emmènerait trop loin, et je suis fatigué. Demain m'attendent quatre heures d'Anglais avec une prénommée Colette.

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