Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mercredi 15 juin 2011

J'aimerais tellement ne plus être un mur qui ne sait parler qu'à l'intérieur de lui-même. Cela doit remonter au collège, où les moqueries des autres m'ont cousu la bouche. Le colonel n'a pas hésité à me rappeler ce défaut, aujourd'hui, devant A. et B., au cours d'une séance très plaisante de "crucifixion" (c'est son mot). Mais c'est tellement rien, comparé à ce que j'ai pu vivre avant, ou plutôt à ce que je m'imagine avoir vécu ; car le souvenir (surtout s'il est mauvais) déforme et amplifie la réalité ; pour en faire, au bout du compte, de la fiction.

C'est quand ma mère a dû prendre un arrêt maladie, après avoir lu mon premier "roman", que j'ai pris conscience du pouvoir des mots. Je savais que c'était une mauvaise idée de le lui faire lire. Elle en était arrivée à croire que je m'étais fait violé, ou quelque chose de ce genre. Mais bon, la page est tournée (c'est le cas de le dire), ce n'était qu'une histoire d'adolescent écrite par un adolescent attardé, qui voulait refaire le monde et se faisait encore des illusions sur la vie.
     
Je ne peux plus me faire d'illusions maintenant. Professionnellement, ma trajectoire est toute tracée : c'est aussi réjouissant que d'entrer dans les ordres. Affectivement, je ne sais pas, parce que rien ne se trace en la matière.

La vie est dure ! Mais tout s'efface... 




[ Il y a un peu plus de visites sur mon blog ces temps-ci. Mais qui sont ces lecteurs (ou lectrices) ? Puisque je ne donne le lien à personne. A moins que, par ricochet... ] 






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