Je t'aime.
Je m'ennuie.
J'ai longtemps vécu dans un tunnel où je regardais avec jubilation une lumière aveuglante s'approcher. Ce n'était pas la mort. C'était le contraire de la mort.
La jubilation de savoir que j'allais vivre enfin.
Et puis je suis sorti. J'ai pu me promener dans des champs en fleurs, sur une petite colline verte. Mais dès lors que tout est devenu possible, tout a perdu sa réalité. Il n'y a que le fantasme qui puisse maintenir en vie les choses.
J'ai fait le tour d'un arbre, cela faisait longtemps, des années, que je le contemplais de loin, avec les jumelles que m'avaient offertes ma mère. J'ai fait le tour de l'arbre et j'ai vu qu'il était fait de carton-pâte. Un faux.
Je suis sorti de ma caverne et j'ai vu que les gens étaient insignifiants. Petits, insignifiants. Des coquilles vides.
J'ai ouvert les yeux et pour la première fois je me suis vu réellement : seul, vide, coquille vide de chair emplie de néant.
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