Mais je sens que mon cœur murmure et retient ma plume.
Jean-Jacques Rousseau.

mardi 21 décembre 2010

Ecritures

Hier soir j'ai commencé à recopier à la main mon rapport de stage pour l'intégrer à mon roman. Suis-je sain d'esprit ? Ha ha.
Je sais que ce que j'ai commencé est plutôt mauvais. Mais ce n'est pas si grave : dans mon roman je note l'adresse de mon blog, comme ça le lecteur éventuel pourra bénéficier d'un retour réflexif sur ce qu'il est en train de lire. Ingénieux. Lumineux même. Signe d'une créativité et d'un imaginaire sans bornes.
C'est structuré selon des bonds successifs vers la fiction, en partant de pensées non-fictionnelles d'un auteur en dépression (moi ?), puis en passant sur le pont de l'autofiction pour rejoindre la pure fiction, à supposer qu'une telle pureté existe.
Woua, c'est conceptuel ton truc.
Je dirais même plus : c'est conceptuel et mauvais.
Mais peut-être le point de départ vers autre chose, qui sera moins mauvais.

En fait, ce que j'aimerais au fond de moi-même, c'est être en possession d'une machine génératrice de fictions aléatoires ; il ne me resterait plus qu'à les retranscrire et à répondre aux interviews des journalistes avides de ma personnalité originale. Le rêve.
Mais n'est-ce pas déjà le cas ? Quand je vais sur Internet et que je tape "Histoire d'amour" sur Google, n'est-il pas engendré un nombre infini de fictions ? Pas totalement, puisque dans ce cas je ne tombe pas sur de la fiction brute, mais sur des discours tournant autour de ces fictions potentielles, fantasmées, ces discours baignant dans le vouloir fictionnel.
Je voudrais une application qui me permettent de générer des intrigues en entrant par exemple un ou plusieurs noms de personnages, des dates, des lieux. Quelque chose qui fasse le lien, une machine à coudre du fil directeur, si je puis dire, dans cette jungle informationnelle qu'est le Net. Pour l'instant, le seul ordonnancement sur la toile se fait via le ranking de Google, mais c'est un classement (plutôt) objectif, qui n'a rien à voir avec la fiction.
Serait-il possible de créer un Google littéraire, sorte de méta-écrivain qui nous libérerait de ce fardeau de l'imagination ? Ne pourrions-nous pas inverser les rôles, un peu ? Je veux simplement exécuter les volontés d'une machine-artiste, et devenir célèbre à sa place.

Papa Noël, m'entends-tu ? 

mardi 14 décembre 2010

Il est grand temps que je laisse un message sur ce blog. Un "billet" comme disent certains.

Je voudrais dire d'abord que Pierre Assouline est un gros con, et que je ne sais pas pourquoi je garde son blog dans mes favoris, ses contributions sont plates et les commentaires, au contraire, souvent incompréhensibles (sur-référencés, sortes d'haïkus pour critiques littéraires).  Peut-être est-ce par mimétisme.

Je n'aime pas parler de littérature. J'aime lire, oui, lorsque mon humeur me le permet, et j'essaie d'écrire, un petit peu, quand mon humeur me le permet. Mais je crois que la littérature est autant un moyen de s'exprimer que de se taire.

dimanche 5 décembre 2010

Je crois avoir laissé malgré moi des indices de ma propre fragilité... je ne sais pas si tu me voies tel que je suis, en équilibre sur le faîte de la vie et de l'amour, à te regarder toi pour ne pas tomber.
Nous sommes dimanche. Trop de choses à dire. Rien de particulier à signaler.

jeudi 2 décembre 2010

De la nature économique de l'Homme

J'entendais Michel Serres ce matin qui parlait d'addiction à l'économique, et il comparait le rapport au travail et à l'argent à la consommation de drogues. Entendre une connerie pareille ne donne pas envie de lire ses livres. C'est comme si je disais que je suis dépendant des contraintes physiologiques de ma condition d'homme. Le travail, selon moi, n'est qu'un prolongement de l'impératif de survie auquel on ne peut échapper du fait de notre nature organique, il n'y a pas de choix en la matière, la volonté sert (et seulement en partie) à se positionner parmi les différentes ramifications du travail divisé socialement. Même lui, en sa qualité d'écrivain et de professeur émérite de je ne sais quoi, a choisi un segment de travail permettant l'entretien de sa matière organique, aussi décrépie soit elle à son âge. Lui aussi a besoin de consommer, donc lui aussi se voit contraint de produire quelque chose. Seulement il produit de la réflexivité sur la société prise dans son ensemble, ce qui peut sembler plus noble et permet de se donner des airs de oui moi je flotte au-dessus de l'aliénation des autres. Quel connard.

Le travail est bien une nécessité sociale, justifiée rationnellement. Après, que ce soit une activité chronophage, contractant le temps disponible pour les loisirs et la culture, c'est un autre problème... derrière, il y a les problèmes d'organisation du travail, des leviers de productivité, de l'impact sociologique des TIC, etc. Vaste sujet.