J'entendais Michel Serres ce matin qui parlait d'addiction à l'économique, et il comparait le rapport au travail et à l'argent à la consommation de drogues. Entendre une connerie pareille ne donne pas envie de lire ses livres. C'est comme si je disais que je suis dépendant des contraintes physiologiques de ma condition d'homme. Le travail, selon moi, n'est qu'un prolongement de l'impératif de survie auquel on ne peut échapper du fait de notre nature organique, il n'y a pas de choix en la matière, la volonté sert (et seulement en partie) à se positionner parmi les différentes ramifications du travail divisé socialement. Même lui, en sa qualité d'écrivain et de professeur émérite de je ne sais quoi, a choisi un segment de travail permettant l'entretien de sa matière organique, aussi décrépie soit elle à son âge. Lui aussi a besoin de consommer, donc lui aussi se voit contraint de produire quelque chose. Seulement il produit de la réflexivité sur la société prise dans son ensemble, ce qui peut sembler plus noble et permet de se donner des airs de oui moi je flotte au-dessus de l'aliénation des autres. Quel connard.
Le travail est bien une nécessité sociale, justifiée rationnellement. Après, que ce soit une activité chronophage, contractant le temps disponible pour les loisirs et la culture, c'est un autre problème... derrière, il y a les problèmes d'organisation du travail, des leviers de productivité, de l'impact sociologique des TIC, etc. Vaste sujet.
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